Il y a beaucoup de fêtes traditionnelles nationales au Japon, dont beaucoup ne sont pas des jours fériés. Setsubun, qui a lieu le 3 février, en est une et nous l’avons fêté à l’école dans laquelle je travaille. Setsubun, en gros, consiste à chasser les démons des maisons pour l’arrivée du printemps. Car si officiellement le printemps au Japon a lieu à l’équinoxe, comme chez nous (donc le 21 mars habituellement, c’est d’ailleurs un jour férié ici), dans des périodes plus anciennes, l’arrivée du printemps était fixée à début février. Il faut dire qu’ici les pruniers commencent à fleurir à partir de février, ça sent donc effectivement le printemps.

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La tradition consiste donc à chasser les démons « oni » en leur lançant des haricots et en criant 鬼は外 ! 福は内 ! « Oni ha soto! Fuku ha uchi !« , soit « Dehors les démons ! Dedans le bonheur ! ». On doit également manger ce jour-là un gros maki (rouleau de riz fourré de différents ingrédients et entouré d’une feuille d’algue) appelé ehômaki pour se garantir du bonheur tout le reste de l’année.
A l’appartement avec Micci et Mimi nous n’avons pas jeté de haricots ni mangé de maki. Nous en aurions bien mangé mais il fallait en fait les réserver au supermarché pour en avoir, du coup, n’y ayant pas pensé à temps, tant pis. Ça sera peut-être pour l’année prochaine.

A l’école, nous avons deux classes, la Baby class (en gros les enfants entre 1 an 7-8 mois et 3 ans et demie) et la Kids class (de 3 ans et demie à 6 ans et demie). Moi, je suis le professeur d’anglais de la Baby class. Donc pour Setsubun, nous avons tendu un piège aux petits de la Baby class (oui, c’est pas bien ^_^). Les enfants de la Kids class se sont fabriqué des masques de démons en papier mâché toute la semaine avant Setsubun. Le jour dit, nous avons emmené les petits jouer dans la rizière au pied de l’école (une rizière en friche qui sert de cour de récré), nous leur avons donné une petite boite en papier à chacun contenant des haricots et soudain les grands ont débarqué avec leur masques en jouant les démons. Et nous les avons repoussés en leur lançant des haricots à la figure. Bon, il y a eu quelques pleurs, et pas forcément venant des plus petits, mais dans l’ensemble ça s’est bien passé. Les démons étant très présents dans le folklore et la vie quotidienne des japonais, ces figures menaçantes leurs deviendront bientôt familières. Pour les plus grands, c’est un professeur revêtu entièrement d’un costume de démon assez impressionnant qui s’est jeté sur eux, une fois que les plus petits étaient rentrés dans l’école (nous ne sommes pas non plus des monstres ^_^).

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